Ce qu’il faut retenir d’un Malware :

  • Un malware est un logiciel malveillant conçu pour nuire, espionner, voler des données ou perturber un système.
  • Il existe plusieurs types de malwares : virus, vers, chevaux de Troie, ransomwares, spywares, adwares, rootkits et botnets.
  • Le cycle d’attaque typique comprend l’infiltration, l’exécution, la propagation et l’exploitation (charge utile).
  • Les conséquences peuvent aller de simples ralentissements à des pertes financières majeures, en passant par le vol de données sensibles.
  • Les exemples célèbres (WannaCry, NotPetya, Stuxnet, Mirai) montrent que les malwares peuvent toucher particuliers, entreprises et infrastructures critiques.
  • La prévention repose sur : mises à jour régulières, antivirus/antimalware, vigilance face aux e-mails/pièces jointes, téléchargements depuis des sources fiables, limitation des privilèges, sauvegardes, formation et outils de sécurité complémentaires.
  • En cas d’infection, il faut isoler l’appareil, analyser et supprimer le malware, changer ses mots de passe, vérifier ses comptes et, si nécessaire, réinstaller le système à partir d’une sauvegarde saine.

Un malware (contraction de malicious software, en français logiciel malveillant ou maliciel) est un programme informatique conçu dans le but de nuire à un système ou à son utilisateur. Ce terme générique englobe toutes sortes de programmes hostiles ou intrusifs : virus, vers, chevaux de Troie, ransomware, espiogiciels, etc. C’est une forme de cyberattaque logicielle visant à endommager, pirater ou exploiter un appareil informatique sans le consentement de l’utilisateur. Les motivations peuvent varier (vol de données, sabotage, espionnage, extorsion financière…), mais le résultat est toujours préjudiciable pour la victime.

Les malwares représentent aujourd’hui une menace numérique majeure en sécurité informatique. Leur prolifération atteint des niveaux alarmants : chaque jour, on découvre plus de 560 000 nouveaux programmes malveillants à travers le monde, s’ajoutant au milliard déjà en circulation. Cela inclut aussi bien de simples codes malveillants que des logiciels complets, pouvant se présenter sous la forme de fichiers exécutables, de scripts, de documents piégés, etc. 

Face à cette explosion de logiciels malveillants, il est important de comprendre comment ils fonctionnent, quels en sont les types, les risques encourus et comment s’en protéger efficacement.

Comment fonctionne un malware ?

Un malware suit généralement un cycle d’attaque en plusieurs étapes. Son mode de fonctionnement peut être résumé par les phases suivantes :

  1. Infiltration : le malware pénètre le système cible en exploitant un vecteur d’attaque. Cela peut se produire via une pièce jointe d’email piégée (phishing ou hameçonnage), le téléchargement discret d’un fichier sur un site compromis (drive-by download), l’utilisation d’une clé USB infectée, ou encore l’exploitation d’une faille de sécurité logicielle. Le code malveillant s’introduit alors sans éveiller les soupçons de l’utilisateur.
  2. Exécution : une fois infiltré, le programme malveillant s’exécute sur la machine. Certains malwares requièrent une action de l’utilisateur (par exemple ouvrir le fichier contaminé), tandis que d’autres peuvent s’exécuter automatiquement grâce à des vulnérabilités du système. À cette étape, le malware s’installe souvent de manière furtive (parfois en se dissimulant dans le système) et peut modifier des réglages pour assurer sa pérennité (ex. ajout d’une entrée au démarrage du système).
  3. Propagation : selon son type, le malware peut chercher à se propager à d’autres fichiers ou appareils. Un virus infecte d’autres fichiers exécutables ou documents sur le même ordinateur, tandis qu’un ver (worm) va tenter de se répandre sur d’autres machines du réseau (en scannant l’adresse des contacts, en exploitant le réseau local ou Internet). Certains malwares n’ont pas de mécanisme de propagation automatique (c’est le cas des chevaux de Troie), mais ceux qui en ont peuvent causer une contagion exponentielle s’ils ne sont pas arrêtés à temps.
  4. Exploitation (payload) : c’est la phase où le malware accomplit son objectif malveillant. Une fois en place (et éventuellement répandu), il peut exécuter diverses actions nuisibles : voler des données sensibles, espionner l’utilisateur (en enregistrant les frappes clavier, en activant la caméra/micro, etc.), détruire ou chiffrer des fichiers, prendre le contrôle de certaines fonctionnalités du système, ou encore installer d’autres codes malveillants. 

Exemple : Un rançongiciel chiffre les fichiers de l’utilisateur, puis affiche un message de demande de rançon. Un cheval de Troie peut ouvrir une porte dérobée donnant accès aux hackers, tandis qu’un botnet va mettre l’appareil au service d’attaques ultérieures. À ce stade, le malware cause activement des dégâts ou prépare son exploitation future.

Un malware s’infiltre souvent par ingénierie sociale (tromperie de l’utilisateur) ou par exploit technique, s’exécute pour s’ancrer dans le système, peut se répandre à d’autres cibles, et réalise enfin sa charge malveillante. La combinaison de ces mécanismes rend certains malwares particulièrement redoutables et difficiles à éradiquer.

Les différents types de malwares

Il existe une grande variété de logiciels malveillants, chacun ayant son mode d’action particulier. Voici les principaux types de malwares et leurs caractéristiques :

Virus informatique

Un virus informatique est un programme malveillant capable de se reproduire en infectant d’autres fichiers exécutables ou documents. Il a besoin qu’un utilisateur ou un programme hôte déclenche son exécution pour se propager. Une fois activé, le virus s’attache à des fichiers sains et peut les corrompre, perturbant ainsi le fonctionnement normal du système. Les virus étaient historiquement le type de malware le plus répandu et sont souvent confondus avec les malwares en général. Leur impact peut aller de la simple nuisance (affichage de messages, ralentissements) à la destruction de données. 

Exemple célèbre : le virus CIH (alias Tchernobyl, 1999) se déclenchait à une date donnée et tentait d’effacer le BIOS de l’ordinateur infecté, rendant le PC inutilisable. Ce virus a illustré la capacité destructrice de certains malwares en détruisant carrément le composant logiciel de base du système.

Ver informatique

Un ver (worm en anglais) est un malware capable de se reproduire et de se propager de lui-même à travers les réseaux, sans intervention humaine et sans infecter de fichier hôte. Contrairement aux virus, les vers exploitent directement les connexions réseau ou les failles du système pour se multiplier à grande vitesse. Un ver peut infecter un appareil via une vulnérabilité (par exemple, faille du système non corrigée) puis scanner le réseau pour trouver d’autres cibles et s’y copier automatiquement. Les vers peuvent provoquer une épidémie informatique en saturant les réseaux ou en dégradant fortement les performances des systèmes. 

Exemple célèbre : le ver Conficker (2008) s’est répandu mondialement en exploitant une faille de Windows, infectant plusieurs millions de machines dans plus de 190 pays. Bien que Conficker n’ait pas causé de dommages directs majeurs, il a constitué l’un des plus vastes botnets de son époque et démontré la rapidité de propagation d’un ver non maîtrisé.

Cheval de Troie

Un cheval de Troie est un malware qui se présente comme un programme légitime ou utile afin de tromper l’utilisateur sur sa véritable nature. L’utilisateur est incité à l’installer volontairement, croyant avoir affaire à un logiciel inoffensif (par exemple un utilitaire, un jeu, un document attirant), d’où la référence au subterfuge du cheval de Troie de la mythologie. 

Une fois exécuté, le Trojan ne se reproduit pas lui-même, mais il ouvre une brèche dans le système : il peut par exemple installer une porte dérobée (backdoor) permettant à un attaquant de prendre le contrôle à distance, ou exfiltrer des informations sensibles. Les chevaux de Troie sont souvent utilisés pour voler des données (mots de passe, informations bancaires) ou pour télécharger et installer d’autres malwares plus destructeurs. 

Exemple célèbre : le cheval de Troie Zeus (découvert en 2007) a infecté des milliers d’ordinateurs Windows afin de dérober des données bancaires et financières aux victimes. Ce malware, très répandu dans les années 2000, illustre bien la menace des Trojans bancaires capables de vider les comptes en banque en toute discrétion.

Rançongiciel (Ransomware)

Un rançongiciel est un type de malware qui prend en otage les données ou le système de la victime dans un but d’extorsion financière. Le scénario le plus courant consiste à chiffrer les fichiers personnels ou d’entreprise de la victime, puis à exiger le paiement d’une rançon (souvent en cryptomonnaie) en échange de la clé de déchiffrement. Tant que la rançon n’est pas payée (ou le malware éliminé), les données restent inaccessibles. Les ransomwares se propagent fréquemment via des campagnes de phishing (pièces jointes infectées ou liens frauduleux) ou via l’exploitation de failles de sécurité exposées sur Internet. Ils peuvent paralyser totalement une organisation en quelques heures. 

Exemple célèbre : le rançongiciel NotPetya (juin 2017) en réalité un pseudo-ransomware destructeur s’est propagé à l’échelle mondiale et a causé des dégâts estimés à 10 milliards de dollars. NotPetya a chiffré les données de grandes entreprises sans possibilité de restauration, illustrant l’impact financier catastrophique que peut avoir une attaque de ransomware à grande échelle.

À lire aussi :  Qu'est-ce qu'un ransomware ?

Spyware (Logiciel espion)

Un spyware ou logiciel espion est un programme malveillant conçu pour espionner l’utilisateur infecté, à son insu, et collecter des informations sur lui. Il opère souvent de façon furtive en arrière-plan et envoie les données récoltées vers un serveur distant ou un tiers malveillant. Ces informations peuvent inclure les habitudes de navigation, les frappes clavier (pour voler mots de passe et numéros de carte), des captures d’écran, des documents, etc.. Les spywares peuvent s’installer via des téléchargements de logiciels gratuits vérolés, via des extensions de navigateur douteuses, ou encore être déployés par un cheval de Troie. 

Exemple célèbre : le logiciel espion Pegasus est un spyware sophistiqué développé par la société israélienne NSO Group, capable d’infecter silencieusement des smartphones (iOS ou Android) afin d’en extraire les messages, contacts, e-mails, et même d’activer caméra et micro sans consentement. Pegasus a été utilisé pour espionner des journalistes, militants des droits de l’homme et personnalités politiques dans le monde entier, démontrant que même nos téléphones peuvent être ciblés par des malwares espions très avancés.

Adware (Logiciel publicitaire indésirable)

Un adware est un programme généralement moins destructeur, dont le but principal est d’afficher de la publicité de manière intrusive sur l’appareil infecté. Il peut par exemple bombarder l’utilisateur de fenêtres pop-up, modifier la page d’accueil du navigateur, ou installer des barres d’outils publicitaires. Bien que certains adwares relèvent du logiciel potentiellement indésirable plutôt que du malware franc (leurs intentions étant publicitaires plus que franchement malveillantes), ils sont souvent classés parmi les malwares lorsqu’ils agissent sans consentement et nuisent à l’expérience utilisateur ou à la confidentialité. De plus, un adware peut servir de porte d’entrée à d’autres menaces (certains embarquent des fonctionnalités de spyware ou de cheval de Troie). 

Exemple célèbre : la campagne d’adware Fireball découverte en 2017 a illustré l’ampleur que peut prendre ce type de menace : ce programme de détournement de navigateurs, d’origine chinoise, a infecté 250 millions d’ordinateurs dans le monde en manipulant les pages de recherche web et en espionnant la navigation des utilisateurs. Bien qu’à première vue Fireball ne faisait qu’injecter des publicités, il avait le potentiel d’exécuter du code à distance sur les machines infectées – soulignant qu’un adware peut cacher un véritable malware.

Rootkit

Un rootkit est un ensemble d’outils malveillants visant à dissimuler la présence d’un intrus ou d’un malware sur un système en obtenant des privilèges élevés (souvent root ou administrateur). Le rootkit s’installe généralement au plus profond du système d’exploitation (par exemple dans le noyau ou les modules système) afin de rendre invisible toute trace du malware : processus cachés, fichiers camouflés, modifications du registre masquées, etc. Grâce à un rootkit, un pirate peut maintenir un accès furtif à l’ordinateur compromis sans être détecté par les antivirus traditionnels. Ce type de malware ne se propage pas en soi, c’est plutôt un outil d’occupation clandestine après l’infection initiale. 

Exemple célèbre : le rootkit Sony BMG (2005), découvert dans des CD audio de Sony, a installé à l’insu des utilisateurs un composant caché dans Windows pour empêcher la copie de disques, mais ce faisant il a ouvert de graves failles de sécurité. Ce rootkit intégré aux CD de musique a affecté plus de 550 000 réseaux informatiques à travers le monde (y compris des réseaux militaires), en exposant les PC des clients à d’autres attaques. L’affaire a fait scandale, montrant qu’un rootkit peut être introduit même par des moyens inattendus et qu’il compromet profondément la sécurité du système infecté.

Botnet

Le terme botnet ne désigne pas un type de malware en soi, mais un réseau de “bots” (robots informatiques) constitué d’ordinateurs infectés et contrôlés à distance par un attaquant. On parle aussi de réseau zombie : chaque machine compromise exécute en arrière-plan les ordres du maître du botnet (le botmaster), généralement à l’insu de son propriétaire légitime. Les botnets sont créés par la dissémination de malwares (vers ou chevaux de Troie) qui une fois installés connectent la machine victime à un canal de commande et contrôle (serveur C&C). 

L’attaquant peut alors utiliser cette armée d’ordinateurs zombies pour lancer des cyberattaques de grande envergure : campagnes de spam, attaques DDoS massives, minage de cryptomonnaie frauduleux, diffusion d’autres malwares, etc. Plus le botnet comporte de machines, plus sa puissance de nuisance est élevée. 

Exemple célèbre : le botnet Mirai (2016) a infecté des centaines de milliers d’objets connectés (caméras IP, routeurs, objets domotiques) pour lancer l’une des plus grosses attaques par déni de service distribué de l’histoire, rendant inaccessibles de grands services Internet pendant plusieurs heures en octobre 2016. L’attaque Mirai a touché environ 20 % des réseaux d’entreprise dans le monde et a mis en lumière la vulnérabilité des équipements de l’Internet des objets face aux botnets. Ce botnet a ainsi démontré qu’en détournant un grand nombre de dispositifs peu sécurisés, des cybercriminels pouvaient perturber le fonctionnement d’Internet à grande échelle.

Conséquences d’une infection par un malware

Une infection par un malware peut avoir des conséquences multiples, dont la gravité dépendra du type de malware, de son étendue et de la réactivité à l’attaque. On peut identifier plusieurs impacts majeurs pour un utilisateur ou une organisation victimes d’un logiciel malveillant :

1. Dysfonctionnements et mise hors service du système

Le système informatique infecté est souvent le premier à subir les effets du malware. L’ordinateur peut devenir anormalement lent, se bloquer fréquemment ou redémarrer de manière inopinée. L’utilisation des ressources (CPU, mémoire) par le malware peut entraîner une surchauffe de l’appareil ou une saturation qui le rend pratiquement inutilisable. 

On peut également voir apparaître des comportements étranges : ouverture de fenêtres pop-up intempestives, plantage de certaines applications, modifications non souhaitées de paramètres (par exemple la page d’accueil du navigateur changée par un adware), ou désactivation de fonctionnalités de sécurité (un rootkit peut par exemple neutraliser l’antivirus). 

Bon à savoir : Dans les cas extrêmes, certains malwares rendent le système complètement instable ou inopérant. Ces dysfonctionnements techniques perturbent fortement le travail de l’utilisateur et peuvent nécessiter une maintenance longue pour retrouver un état normal.

2. Baisse de la productivité et interruption d’activité

Indirectement, la mise à mal des équipements informatiques se traduit par une baisse de productivité pour l’utilisateur ou l’entreprise touchée. Si les ordinateurs ou outils numériques deviennent lents, indisponibles ou restreints dans leurs fonctionnalités, les tâches quotidiennes sont ralenties ou stoppées. 

Bon à savoir : Dans un contexte professionnel, une attaque de malware peut paralyser une entreprise pendant plusieurs heures ou jours : impossibilité d’accéder aux documents partagés, communications internes bloquées, certaines machines mises en quarantaine… Tous ces effets nuisent au bon fonctionnement de l’organisation. Un ransomware chiffrant des serveurs critiques peut rendre une chaîne de production ou un service entier hors ligne. 

Même un simple spyware qui siphonne des ressources peut faire perdre un temps précieux aux employés confrontés à des bugs et ralentissements. Ainsi, le malware affaiblit l’activité : projets retardés, clients non servis à temps, obligations légales potentiellement non remplies, etc. 

Plus l’incident dure, plus les pertes opérationnelles s’accumulent. Pour les particuliers, cela peut se traduire par une impossibilité temporaire d’utiliser son PC ou son smartphone pour des usages personnels ou éducatifs essentiels.

3. Vol ou perte de données sensibles

De nombreux malwares ont pour finalité le vol de données. Les informations personnelles ou professionnelles (données clients, mots de passe, numéros de carte bancaire, documents confidentiels…) constituent une richesse convoitée par les cybercriminels. 

Une infection peut donc entraîner la fuite de ces données vers l’attaquant. 

Exemple : un cheval de Troie bancaire va enregistrer les identifiants de connexion et coordonnées de paiement de la victime, un spyware d’entreprise peut exfiltrer des secrets industriels, etc. 

Outre le vol, certains malwares causent la destruction pure et simple de données : un virus peut effacer ou corrompre des fichiers, un ransomware les rend illisibles par chiffrement (et si la victime n’a pas de sauvegarde et ne paie pas la rançon, ces données sont définitivement perdues). 

Les conséquences de ces pertes ou vols sont doubles. D’une part, la victime subit un préjudice direct (perte de souvenirs numériques, de travaux importants, d’informations critiques à l’activité). 

D’autre part, il y a un risque réputationnel et légal si des données confidentielles sont divulguées. Par exemple, la divulgation de données clients peut entacher la réputation d’une entreprise et l’exposer à des poursuites (notamment vis-à-vis des réglementations comme le RGPD). La confidentialité brisée peut entraîner une perte de confiance durable de la part des partenaires et du public.

À lire aussi :  Qu'est-ce qu’un SOC (Security Operations Center)

4. Pertes financières importantes

Enfin, l’une des conséquences les plus graves des cyberattaques par malware est le coût financier engendré. Ce coût prend plusieurs formes. Il y a d’abord les coûts directs de remédiation : remplacement de matériel endommagé, frais d’intervention d’experts en cybersécurité pour analyser et nettoyer le système, rançon éventuellement payée à des criminels, etc. 

À cela s’ajoutent les coûts indirects liés à l’arrêt ou au ralentissement de l’activité (manque à gagner, pénalités de retard, opportunités perdues). Certaines études chiffrent ces impacts : par exemple, le coût moyen pour qu’une entreprise se remette complètement d’une attaque par ransomware est estimé à 4,62 millions de dollars.

Bon à savoir : Pour un particulier, une infection peut entraîner des dépenses imprévues (achat d’un nouveau PC, recours à des services de réparation) et des pertes d’argent si ses informations bancaires ont été volées ou si son compte a été vidé. 

Les malwares peuvent avoir un impact économique sévère, depuis la facture de quelques centaines d’euros pour nettoyer un ordinateur personnel, jusqu’aux milliards perdus suite à une cyberattaque de grande ampleur. Investir dans la protection est donc largement justifié par rapport aux coûts potentiels d’une infection non maîtrisée.

Comment se protéger contre les malwares ? (Prévention et sécurité)

Il est heureusement possible de se protéger efficacement contre les malwares en combinant des mesures préventives, de bonnes pratiques d’hygiène numérique et des outils de sécurité adaptés. Voici les principales recommandations pour renforcer votre protection contre les malwares :

  • Maintenez vos logiciels à jour : appliquez régulièrement les mises à jour de sécurité du système d’exploitation, du navigateur et des applications. Bon nombre de malwares exploitent des failles connues. Un système à jour réduit ces vulnérabilités exploitables. N’oubliez pas non plus les mises à jour des appareils connectés (routeurs, objets IoT) souvent ciblés par des botnets.
  • Utilisez un antivirus/antimalware fiable : installez un logiciel de sécurité informatique incluant antivirus et anti-malware, et assurez-vous qu’il reste actif et à jour (bases de signatures actualisées). Ces outils peuvent détecter, mettre en quarantaine et éliminer la plupart des menaces connues, et heuristiquement bloquer des comportements suspects. Activez également le pare-feu de votre système pour filtrer le trafic réseau indésirable.
  • Soyez vigilant avec les e-mails et liens web : la prudence de l’utilisateur est une défense clé. Ne cliquez pas sur des liens ou pièces jointes d’origine inconnue ou suspecte (phishing). Méfiez-vous des courriels alarmistes ou trop beaux pour être vrais, même s’ils semblent provenir d’une source fiable. Vérifiez l’adresse de l’expéditeur, et en cas de doute, abstenez-vous ou contactez directement l’entité supposément expéditrice. Cette vigilance s’applique aussi aux messages sur les réseaux sociaux et SMS (le smishing).
  • Téléchargez seulement depuis des sources sûres : évitez les téléchargements de logiciels piratés ou depuis des sites douteux. Utilisez les sources officielles ou boutiques d’applications reconnues. Les malwares sont souvent dissimulés dans des logiciels gratuits non officiels, des cracks, des extensions de navigateur louches, etc. En limitant les installations aux éditeurs de confiance, vous réduisez le risque d’installer un programme piégé.
  • Limitez les privilèges et sécurisez l’accès : n’utilisez un compte administrateur sur votre ordinateur que lorsque c’est nécessaire. Au quotidien, un compte utilisateur aux droits limités empêchera certains malwares de s’installer profondément. Activez l’authentification multi-facteur sur vos comptes en ligne importants pour ajouter une couche de protection en cas de vol de mot de passe. Utilisez des mots de passe forts et uniques, gérés idéalement par un gestionnaire de mots de passe, pour éviter qu’un malware qui en vole un ne compromette tous vos comptes.
  • Effectuez des sauvegardes régulières : sauvegardez fréquemment vos données importantes sur un support externe ou dans le cloud (de préférence avec versioning). En cas d’attaque destructrice (ransomware, suppression de fichiers), vous pourrez restaurer vos données sans payer de rançon. Veillez à ce que les sauvegardes elles-mêmes soient isolées (un disque de sauvegarde déconnecté ou un stockage cloud sécurisé par authentification) afin qu’un malware ne puisse pas les chiffrer à leur tour.
  • Sensibilisez et formez les utilisateurs : dans une entreprise, mettez en place des sessions de sensibilisation à la cybersécurité pour vos employés. Apprenez-leur à reconnaître les tentatives de phishing, les extensions de fichiers potentiellement dangereuses, et les bons réflexes (ne pas brancher une clé USB inconnue, par exemple). À titre individuel, tenez-vous informé des arnaques et malwares circulant du moment (les organismes officiels et éditeurs de sécurité publient des alertes). Plus un utilisateur est conscient des risques, moins il est susceptible de tomber dans les pièges tendus par les cybercriminels.
  • Utilisez des outils de sécurité complémentaires : pour une protection élevée, envisagez des outils comme les anti-spam (filtrant les e-mails malveillants), les anti-spyware dédiés, ou encore les systèmes de sandbox pour tester les programmes douteux dans un environnement isolé. En entreprise, des solutions plus avancées comme les EDR, filtrage web, segmentation réseau, peuvent stopper une intrusion avant qu’elle ne cause trop de dégâts. Adoptez une approche multi-couches de la sécurité : pare-feu réseau, antivirus poste client, filtre de messagerie, etc., de sorte qu’une défaillance d’un niveau soit rattrapée par un autre.

En appliquant l’ensemble de ces mesures, vous réduisez considérablement le risque d’infection. La sécurité parfaite n’existe pas, mais une bonne hygiène numérique et des protections adaptées constituent un rempart efficace contre la majorité des malwares. Enfin, ayez un plan de réaction en cas d’incident (identifier qui contacter, comment isoler la machine infectée, etc.) afin de réagir vite et limiter les dommages si malgré tout un malware parvient à vous atteindre.

Exemples célèbres de cyberattaques par malware

Il est instructif de revenir sur quelques attaques informatiques majeures impliquant des malwares, qui ont marqué les esprits par leur ampleur ou leur sophistication :

WannaCry (2017) 

Ce rançongiciel de type ver a provoqué une véritable épidémie numérique en mai 2017. Exploitant une faille de Windows (la vulnérabilité EternalBlue), WannaCry s’est propagé automatiquement d’ordinateur en ordinateur sur les réseaux, infectant plus de 200 000 machines dans 150 pays en seulement quatre jours. Il chiffrait les fichiers des victimes et réclamait une rançon en Bitcoin. 

L’attaque a touché des infrastructures critiques, notamment des hôpitaux (le système de santé britannique NHS a été fortement impacté) et des entreprises industrielles, causant des arrêts de production. Bien qu’un chercheur ait réussi à activer un « kill switch » stoppant la propagation initiale, WannaCry circule encore sous des variantes et rappelle à quel point un malware auto-répliquant peut causer des dégâts rapides à l’échelle mondiale.

NotPetya (2017) 

Apparu quelques semaines après WannaCry, NotPetya a d’abord semblé être un autre ransomware se propageant via la même faille EternalBlue. Cependant, NotPetya s’est révélé être beaucoup plus destructeur : sous couvert de rançon, il détruisait irrémédiablement les données (wiper), sans réelle possibilité de déchiffrement même si la victime payait. 

L’attaque, d’origine géopolitique (visant initialement l’Ukraine), s’est étendue mondialement par effet collatéral. Bien que moins de machines aient été touchées que WannaCry, NotPetya a frappé principalement des grandes entreprises (via la compromission d’un logiciel de comptabilité utilisé en entreprise) et entraîné un coût financier record estimé à 10 milliards de dollars de dommages, ce qui en fait l’une des cyberattaques les plus coûteuses de l’histoire. Cet exemple illustre qu’un malware peut servir d’arme de sabotage massif sous couvert d’attaque criminelle classique.

Stuxnet (2010) 

Stuxnet est souvent cité comme le premier malware d’arme numérique à avoir eu un impact physique concret. Découvert en 2010, ce ver ultra-sophistiqué aurait été développé conjointement par des états (États-Unis et Israël, d’après les enquêtes) pour cibler le programme nucléaire iranien. 

Stuxnet se propageait via des clés USB et réseaux Windows, mais sa charge utile était très spécifique : il visait les automates industriels Siemens utilisés dans les centrifugeuses d’enrichissement d’uranium. Une fois dans l’infrastructure ciblée, il modifiait subtilement la vitesse des centrifugeuses tout en renvoyant de fausses informations de fonctionnement normal, ce qui a conduit à la destruction de nombreuses centrifugeuses sur le site de Natanz. 

Stuxnet a ainsi ralenti significativement le programme nucléaire visé, sans qu’aucune bombe ou opération physique ne soit nécessaire. Il a marqué les esprits par sa complexité (plusieurs failles 0-day utilisées, un module rootkit industriel, etc.) et a lancé le débat sur les cyberguerres et l’utilisation des malwares à des fins militaires ou d’espionnage d’État.

À lire aussi :  La protection des données, clé de voûte de votre stratégie antimalware ?

Mirai (2016)

Déjà évoqué dans la partie botnet, Mirai mérite d’être souligné comme un exemple d’attaque DDoS géante permise par un malware. Le botnet Mirai a infecté un très grand nombre d’objets connectés (caméras de surveillance, routeurs domestiques, gadgets IoT) en tirant parti de mots de passe par défaut faibles et de firmwares non mis à jour. Le 21 octobre 2016, les opérateurs de Mirai ont utilisé ce botnet pour lancer une attaque DDoS massive contre le fournisseur de DNS Dyn, perturbant l’accès à de nombreux sites majeurs (Twitter, Netflix, PayPal, etc.) aux États-Unis et en Europe. 

Pendant plusieurs heures, cette attaque a ralenti voire coupé une partie d’Internet pour des millions d’utilisateurs. Mirai a mis en lumière les risques liés à l’insécurité des objets connectés et a incité à prendre plus au sérieux la protection de ces appareils souvent délaissés en matière de mises à jour. Le code source de Mirai ayant été rendu public par ses auteurs, de nombreuses variantes de ce malware ont émergé par la suite, continuant de menacer l’écosystème IoT.

Ces exemples, parmi d’autres, montrent la diversité des menaces liées aux malwares : du ransomware opportuniste au ver étatique ultra-ciblé, en passant par le botnet alimenté par l’IoT. Ils rappellent que personne n’est à l’abri : particuliers, entreprises, infrastructures critiques, toutes les cibles sont potentielles. 

La portée d’une attaque réussie peut être locale (un PC personnel infecté) ou planétaire (une épidémie affectant des centaines de milliers de systèmes). C’est pourquoi il est essentiel de rester informé et préparé face à ces risques.

Quelle est la différence entre un virus et un malware ?

Un virus est un type particulier de malware. En effet, tous les virus informatiques sont des malwares, mais tous les malwares ne sont pas des virus. Le terme malware désigne de manière générale tout logiciel malveillant (virus, ver, trojan, etc.), tandis qu’un virus se définit plus précisément par sa capacité à se répliquer en infectant d’autres fichiers ou programmes. 

Un virus a besoin d’un hôte et souvent d’une action humaine pour se propager (ouvrir un fichier contaminé par exemple). 

À l’inverse, un malware peut très bien ne pas être un virus : par exemple un ransomware ou un spyware ne se réplique pas, il reste cantonné au système infecté sans chercher à infecter d’autres fichiers. Dans le langage courant, on parle parfois de “virus” pour tout type de malware, mais ce n’est pas techniquement exact.

Comment reconnaître qu’un appareil est infecté par un malware ?

Certains signes d’infection par un malware peuvent alerter l’utilisateur vigilant. Parmi les symptômes les plus courants : un ralentissement inhabituel de l’ordinateur ou du smartphone (composants qui chauffent, batterie qui se vide plus vite), des comportements anormaux (applications qui plantent ou s’ouvrent toutes seules, curseur qui bouge tout seul), l’apparition de fenêtres pop-up publicitaires intempestives ou de barres d’outils inconnues dans le navigateur, la présence de programmes inconnus installés (logiciels qu’on ne se souvient pas avoir ajoutés), ou encore une activité réseau inexpliquée 

Sur un smartphone, cela peut se traduire aussi par des surtensions de données, des applications qui requièrent des permissions suspectes ou des envois de SMS à votre insu. À l’extrême, un ransomware se reconnaît au message de rançon affiché en écran bloqué. Cependant, certains malwares modernes savent se cacher et ne produisent aucun symptôme visible tant qu’on ne les détecte pas via un antivirus. Si vous constatez plusieurs des anomalies ci-dessus, il convient d’agir (analyse antivirus, avis d’un expert) pour confirmer la présence d’un malware et le supprimer.

Peut-on supprimer un malware sans antivirus ?

Oui, c’est parfois possible, mais cela peut s’avérer complexe et risqué sans les outils appropriés. Sur un système Windows, il est envisageable de supprimer manuellement un malware en passant par le Mode Sans Échec, en identifiant le programme malveillant dans la liste des processus ou des programmes au démarrage, puis en supprimant les fichiers et entrées de registre associés. 

De même, des outils gratuits spécialisés (fournis par les éditeurs de sécurité ou la communauté, par ex. Malwarebytes, des utilitaires de désinfection spécifiques à certaines infections) peuvent éliminer ponctuellement une menace sans installer un antivirus complet. 

Toutefois, cette approche requiert des compétences avancées pour ne pas endommager le système et pour être sûr de neutraliser toutes les composantes du malware. Les malwares modernes ont souvent plusieurs mécanismes de persistance et composants dissimulés, rendant leur éradication manuelle ardue. Utiliser un antivirus ou antimalware fiable facilite grandement le processus : il détectera automatiquement l’ensemble des fichiers infectés et nettoiera le système de manière bien plus sûre. 

De plus, un antivirus offre une protection en temps réel qui évitera de nouvelles infections pendant ou après le nettoyage. En résumé, supprimer un malware sans antivirus est possible dans certains cas (pour un utilisateur expert, ou avec des outils de suppression ciblée), mais il est fortement recommandé au grand public de s’appuyer sur une solution de sécurité éprouvée pour éliminer correctement l’infection et s’assurer qu’elle ne réapparaîtra pas.

Les smartphones et Mac peuvent-ils être infectés par des malwares ?

Aucun appareil ni système n’est totalement immunisé. Historiquement, les virus ciblaient surtout Windows PC, mais aujourd’hui les malwares existent sur toutes les plateformes populaires. 

Smartphones : Android est régulièrement visé par des applications malveillantes (chevaux de Troie camouflés en apps légitimes, adwares intégrés dans des APK vérolés, etc.), et même l’iPhone, pourtant très contrôlé, a connu des attaques sophistiquées (ex : le spyware Pegasus a réussi à infecter des iPhones via des failles 0-day sans aucune action de l’utilisateur). 

Mac : longtemps, on a cru macOS à l’abri, mais c’est un mythe. Des malwares ciblant les Mac existent bel et bien (backdoors, ransomwares Mac, etc.). Pour preuve, le cheval de Troie Flashback a infecté plus de 600 000 Mac en 2012 en exploitant une faille Java. Aujourd’hui encore, on recense des logiciels malveillants spécifiques à l’écosystème Apple (même si le volume est moindre que sur Windows). 

Par ailleurs, les iPad, les appareils Linux, les objets connectés (caméras, TV connectées, etc.) peuvent aussi être compromis par des malwares dédiés. 

Astuce MIB : maintenir son OS à jour, utiliser un antivirus adapté (il en existe pour Android et Mac), et appliquer les mêmes règles de prudence (ne pas installer n’importe quelle appli, etc.) est important pour tous. 

Que faire en cas d’infection malware avérée ?

Si vous découvrez qu’un de vos appareils est infecté par un malware, il convient d’agir rapidement et méthodiquement

  • Isolez d’abord l’appareil du réseau (pour éviter la propagation ou le vol continu de données). 
  • Ensuite, lancez une analyse antivirus approfondie pour identifier le malware et tenter de le supprimer automatiquement. Si l’antivirus ne parvient pas à l’éliminer, recherchez des outils spécifiques de désinfection ou des instructions manuelles sur des sites de sécurité fiables pour ce malware particulier. 
  • Changez vos mots de passe sensibles depuis un autre appareil sain (au cas où des identifiants aient été volés). Vérifiez les comptes et opérations financières pour détecter d’éventuelles activités frauduleuses. L’utilisation d’un gestionnaire de mot de passe pe
  • En entreprise, prévenez sans tarder l’équipe informatique ou le RSSI pour qu’ils engagent la procédure de réponse à incident (analyse forensic, containment, etc.). 
  • En dernier recours, si le nettoyage est trop complexe ou que le système reste instable, envisagez de réinitialiser l’appareil (restauration d’usine ou réinstallation complète du système) puis de restaurer vos données à partir de sauvegardes saines. Mieux vaut repartir d’un système propre que de courir le risque d’un malware résiduel. 
  • Enfin, tirez les leçons de l’incident : corrigez la faille par laquelle le malware est entré (mise à jour, renforcement de la sécurité) et renforcez vos mesures de protection pour l’avenir. 

Astuce : N’hésitez pas à solliciter l’aide de professionnels en cybersécurité en cas d’attaque grave (certaines institutions publiques offrent assistance, ex. l’ANSSI ou la plateforme Cybermalveillance.gouv.fr en France). Une réaction appropriée et rapide limitera les dommages et évitera qu’une simple infection ne se transforme en catastrophe.

Malwares et logiciels malveillants constituent un enjeu majeur de la sécurité informatique moderne. Comprendre ce qu’est un malware, comment il fonctionne et comment s’en prémunir est essentiel pour naviguer en confiance dans un monde toujours plus connecté. En restant informé des menaces, en adoptant de bonnes pratiques et en utilisant les bons outils comme une protection mail, chacun peut significativement réduire le risque d’être la prochaine victime d’une attaque de malware. 

Articles similaires
Ransomware
11.12.2020

Qu'est-ce qu'un ransomware ?