Ce qu’il faut retenir de l’EDR: 

  • L’Endpoint Detection & Response (EDR) est un système qui surveille en continu les terminaux (PC, serveurs, mobiles) pour détecter les cybermenaces avancées et y répondre immédiatement. Il identifie et bloque les ransomwares, APT ou malwares sans fichier avant qu’ils ne causent des dégâts.
  • L’EDR collecte en temps réel des données système, réseau et utilisateur. Il utilise l’analyse comportementale et le machine learning pour repérer les indicateurs de compromission (IoC). Les menaces sont contenues par isolement du terminal ou arrêt du processus malveillant.
  • L’intégration de l’EDR à un SIEM améliore la corrélation des alertes et la visibilité en temps réel. Les solutions modernes couvrent les endpoints physiques, virtuels, mobiles, mais aussi les environnements cloud et IoT.
  • Un EDR efficace réduit de 20 à 40 % le temps de détection et de réponse aux incidents. Cela limite fortement l’impact opérationnel et financier des cyberattaques sur l’entreprise.
  • Le succès d’un EDR repose sur sa gestion continue : mise à jour des agents, optimisation des règles, analyse des alertes critiques et formation des équipes SOC pour limiter les faux positifs et éviter la fatigue d’alerte.

L’Endpoint Detection & Response (EDR) est une solution de cybersécurité qui surveille en continu les terminaux d’une organisation et détecte automatiquement les menaces, même avancées, afin d’y apporter une remédiation rapide. Un EDR collecte des données d’activité sur chaque poste (PC, serveur, mobile…), analyse ces événements pour identifier des comportements suspects ou des indicateurs de compromission (IoC), puis réagit instantanément en isolant le terminal touché ou en bloquant le processus malveillant avant qu’il ne cause des dégâts. En contenant ainsi la menace directement à la source, l’EDR élimine l’attaque avant qu’elle ne se propage sur le réseau.

Aujourd’hui, face aux cybermenaces avancées de plus en plus complexes, l’EDR est devenu un pilier d’une cybersécurité proactive en entreprise. Plus de 68 % des grandes entreprises utilisaient en 2024 des EDR dopés à l’intelligence artificielle, un chiffre en hausse de 20 % par rapport à 2023. Cette adoption massive souligne l’importance des EDR pour protéger les terminaux contre les attaques modernes. Le marché mondial des solutions EDR connaît une croissance explosive (~26 % par an) et devrait atteindre près de 27 milliards USD d’ici 2032, signe que les organisations investissent fortement dans ces technologies de protection des terminaux.

Nous allons voir comment fonctionne un EDR, quels sont ses avantages concrets pour la sécurité des endpoints, les types de menaces qu’il permet d’éviter, ainsi que sa complémentarité avec d’autres outils comme l’antivirus/EPP ou le XDR/MDR.

À quoi sert un EDR en cybersécurité ?

Un EDR (Endpoint Detection & Response) sert à :

  • Surveiller en continu chaque terminal (PC, serveur, mobile, machine virtuelle) grâce à un agent logiciel dédié.
  • Détecter rapidement toute activité suspecte ou indicateur de compromission, y compris les menaces avancées ou inédites.
  • Analyser en temps réel les données système (processus, connexions réseau, modifications système) via l’analyse comportementale et le machine learning.
  • Réagir immédiatement en cas de menace : isolement du terminal compromis, blocage du processus malveillant, suppression d’un fichier infecté.
  • Consigner les éléments techniques de l’attaque (fichiers, adresses IP, actions réalisées) pour une investigation post-incident.
  • Compléter les antivirus/EPP en couvrant les attaques furtives que ces outils ne détectent pas.

Comment fonctionne une solution EDR pour détecter et répondre aux menaces ?

Un EDR opère en trois étapes clés pour détecter automatiquement les menaces et y répondre efficacement :

Collecte de données en temps réel

Une solution EDR opère via un agent déployé sur chaque endpoint, chargé de collecter en continu des données système. Chaque fichier ouvert, chaque processus lancé, modification du registre, connexion réseau ou action utilisateur significative peut être enregistré. Ces données brutes sont envoyées vers une plateforme centrale (souvent un data lake dans le cloud) où elles sont agrégées et conservées pour analyse. 

Cette collecte continue fournit un historique détaillé de l’activité des terminaux, indispensable pour repérer le moindre écart suspect et réaliser des analyses forensiques après coup. L’EDR assure ainsi un monitoring continu de l’état de sécurité de tous les appareils, sans interruption, y compris pour des endpoints distants ou hors du réseau d’entreprise.

Analyse comportementale et détection avancée

Les données récoltées sont passées au crible par des moteurs d’analytique EDR sophistiqués. Plutôt que de se fier uniquement à des signatures connues, l’EDR utilise des algorithmes de machine learning et des règles d’analyse comportementale pour identifier les comportements suspects. 

Exemple : un chiffrement massif de fichiers, un processus système légitime subitement détourné, ou une exécution inhabituelle de script PowerShell pourront être détectés comme anormaux. L’EDR croise également ces observations avec des indicateurs de compromission (IOC) connus : présence d’un hash de fichier malveillant, connexion à un domaine de commande-&-contrôle listé comme malveillant, etc. 

De plus, il intègre une veille décisionnelle sur les menaces en consommant des données de renseignement externes (flux de threat intelligence sur les nouvelles campagnes d’attaque, IOC émergents, etc.). Grâce à ces capacités d’analyse en temps réel, l’EDR à détecter des menaces inconnues ou furtives que les outils classiques n’auraient pas repérées. Les meilleurs systèmes s’appuient même sur le framework MITRE ATT&CK pour mapper chaque activité détectée à des techniques d’attaque connues, ce qui aide à comprendre le mode opératoire et le stade de l’intrusion.

Réponse automatisée et intégration

Une fois une menace identifiée, l’EDR peut déclencher une automatisation de la réponse selon des scénarios prévus. Il isolera le terminal du réseau (pour éviter toute propagation), tuera le processus incriminé et mettra en quarantaine les fichiers malveillants. 

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Ces actions de remédiation rapide peuvent être exécutées automatiquement en quelques secondes, ou proposées à l’approbation d’un analyste SOC via la console de gestion. Par ailleurs, les solutions EDR offrent aux équipes sécurité la possibilité de définir des playbooks de réponse aux incidents (enchaînements d’actions de réponse) afin de standardiser et d’automatiser le traitement des alertes récurrentes. 

Certaines plateformes utilisent même l’intelligence artificielle pour piloter l’automatisation, optimisant la réaction en fonction du contexte de l’attaque. Enfin, un EDR moderne s’intègre avec le SIEM et les autres outils du système d’information. 

Il peut ainsi transmettre ses alertes et télémétries au SIEM pour corrélation globale, et recevoir en retour des consignes (par exemple, déclencher un scan antivirus ou informer un orchestrateur SOAR). Cette intégration avec le SIEM et les autres protocoles de sécurité de l’entreprise garantit que l’EDR s’insère harmonieusement dans la stratégie de défense globale, aux côtés de l’anti malware, le pare-feu, du proxy web, de l’IDS/IPS, etc.

Quels sont les avantages d’une solution EDR en cybersécurité ?

Une solution EDR moderne apporte plusieurs avantages décisifs pour renforcer la sécurité des postes de travail et serveurs :

Détection des menaces avancées

L’EDR excelle à identifier les attaques sophistiquées qui passent sous le radar des antivirus classiques. Grâce à l’analyse des comportements et à l’apprentissage automatique, il peut repérer des malwares inconnus, des exploits zero-day ou des attaques sans fichier en s’appuyant sur les anomalies qu’ils génèrent. 

Là où une protection traditionnelle aurait pu ignorer une porte dérobée sur mesure, l’EDR la détectera via un changement de comportement suspect. Cette capacité à détecter proactivement les cybermenaces avancées réduit drastiquement le risque de brèches silencieuses dans le système.

Réponse rapide aux incidents

En cas d’intrusion, chaque minute compte pour limiter les dégâts. L’EDR fournit des mécanismes de réponse automatisée qui contiennent la menace en temps réel (isolement de la machine, suppression du processus malveillant, etc.). En neutralisant l’attaque dès les premiers instants, on évite les pires conséquences. 

Bon à savoir : 40 % des PME touchées par une cyberattaque ont subi plus de 8 heures d’arrêt d’activité suite à l’incident. Une réaction éclair via l’EDR permet d’éviter ces interruptions coûteuses en maîtrisant l’incident avant qu’il ne se propage. De plus, la remédiation rapide offerte par l’EDR minimise les pertes de données et les coûts de récupération après coup. Certaines solutions avancées vont jusqu’à rétablir automatiquement les modifications malveillantes effectuées par un ransomware, restaurant les fichiers chiffrés sans payer de rançon.

Selon les playbooks définis, plus de 60 % des alertes critiques peuvent faire l’objet d’une réponse automatique, sans intervention humaine, ce qui déjoue la majorité des attaques en cours et allège la charge des analystes. Cette réactivité réduit drastiquement le temps de détection et de réponse (Mean Time to Detect/Respond), limitant les dommages opérationnels et financiers liés aux incidents.

Visibilité approfondie et forensique

Un bénéfice majeur de l’EDR est la visibilité en temps réel et en profondeur qu’il apporte sur l’activité des endpoints. Chaque alerte s’accompagne de données contextuelles riches : quels fichiers ont été affectés, quel compte utilisateur est impliqué, quels indicateurs de compromission ont été relevés, etc. L’EDR centralise et présente ces informations dans des tableaux de bord intuitifs, ce qui facilite grandement l’investigation des incidents. 

Les analystes peuvent reconstituer le scénario de l’attaque, comprendre par où l’assaillant est passé, et ainsi identifier les failles à corriger. Cette analytique détaillée fournie par l’EDR permet non seulement de résoudre l’incident présent, mais aussi de tirer des leçons pour améliorer les stratégies de défense futures. 

La fonction de threat hunting (chasse aux menaces) offerte par certains EDR donne la possibilité de rechercher proactivement des traces d’intrusion dans le parc, même sans alerte préalable. On peut ainsi débusquer des attaquants dormants ou des campagnes de phishing passées inaperçues en scrutant la télémétrie accumulée.

Bon à savoir : La fatigue d’alerte est réduite car les alertes EDR sont généralement bien corrélées (regroupées par incident) et filtrées pour minimiser les faux positifs : une étude montre que ~20 % des alertes de sécurité cloud sont des faux positifs, mais les EDR les plus performants parviennent à descendre en dessous de 1 % de faux positifs grâce à des analyses plus précises.

Approche centralisée et défense en profondeur

Une solution EDR renforce la protection approfondie de l’entreprise en complétant les autres remparts de sécurité. Contrairement à un antivirus isolé sur chaque poste, l’EDR centralise la surveillance de tous les terminaux dans un même outil, ce qui permet une réponse coordonnée. 

Exemple : Si un poste est compromis, l’EDR peut automatiquement renforcer la vigilance sur les autres endpoints pour détecter des symptômes similaires (risque d’attaque généralisée). De plus, en s’intégrant aux protocoles de sécurité existants (SIEM, firewalls, etc.), l’EDR s’inscrit dans une approche globale de cybersécurité proactive. Il agit comme un filet de sécurité complémentaire : même si un vecteur d’attaque traverse les premières lignes de défense, il sera stoppé au niveau du terminal. Cette approche multicouche augmente considérablement la résilience face aux attaques.

Quelles attaques l’EDR permet-il de détecter et de neutraliser ?

Les cas d’usage d’un EDR couvrent un large éventail de scénarios d’attaque. En voici quelques exemples concrets de cyberattaques qu’une solution EDR peut aider à prévenir ou stopper :

Rançongiciel (ransomware)

L’EDR détecte l’activité typique d’un ransomware (chiffrement subit de nombreux fichiers, cessation de processus de sauvegarde, modifications suspectes du système) et isole immédiatement la machine infectée. Par cette réaction, il empêche le ransomware de se propager aux lecteurs réseau et neutralise le chiffrement en cours. 

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Exemple : lors d’une attaque, l’EDR a bloqué le processus de chiffrement et alerté l’équipe sécurité, évitant ainsi le paiement d’une rançon.

En 2024, les attaques par ransomware ont bondi de 35 % dans le monde, ce qui pousse les entreprises à adopter des EDR pour une détection en temps réel de ces menaces cryptographiques. Grâce à l’EDR, des entreprises ont pu bloquer des ransomwares comme LockBit ou Ryuk en quelques minutes, là où une réponse manuelle tardive aurait entraîné de graves pertes de données.

Menace persistante avancée (APT)

Face à une intrusion discrète par un groupe APT, l’EDR repère les techniques furtives utilisées : création de backdoors, escalade de privilèges, mouvements latéraux de machine en machine. En corrélant de multiples petits signaux (nouveau service installé, outils d’administration légitime employés à des heures inhabituelles), il dévoile la présence de l’attaquant. L’équipe peut alors expulser l’intrus avant le vol de données. 

Exemple, si un pirate parvient à déposer un cheval de Troie furtif sur un poste, l’EDR peut détecter des signes subtils d’activité malveillante : un processus système légitime qui est détourné pour exécuter du code, une élévation de privilèges inhabituelle ou l’utilisation d’outils de type Mimikatz pour aspirer des mots de passe.

Attaque interne (menace interne)

Si un employé malveillant ou un compte compromis tente d’exfiltrer des données ou d’installer un logiciel suspect, l’EDR le détecte via le surveillance des menaces internes. Un volume anormal de transfert de fichiers vers un support USB, ou l’utilisation d’un outil de hacking sur un poste utilisateur, déclenchera une alerte immédiate. L’EDR pourra bloquer l’action (par ex. empêcher la copie de données sensibles) et fournir les preuves à l’appui. 

Exemple : un technicien essayant de copier en masse la base clients sur un disque externe a été stoppé, l’EDR ayant détecté cette activité anormale et bloqué le périphérique USB.

Malware sans fichier (fileless)

Les malwares qui résident uniquement en mémoire ou détournent des outils légitimes (scripts système, commandes Windows) sont difficiles à voir pour un antivirus classique. L’EDR, lui, détecte les comportements suspects en mémoire (injections de code, threads cachés) et les actions offensives menées via des outils système (exécution de Mimikatz, modification de paramètres de sécurité, etc.). Il peut ainsi stopper ces attaques invisibles sur le disque. 

Exemple : un code malveillant lancé via WMI et Powershell a été immédiatement repéré par l’EDR grâce à son analyse en temps réel des menaces et tué avant de pouvoir installer une porte dérobée.

Phishing et exploits zéro-day

Lorsque du phishing réussit à piéger un utilisateur ou qu’une vulnérabilité applicative est exploitée, c’est souvent l’endpoint qui est l’ultime ligne de défense. L’EDR va identifier l’exécution anormale découlant de l’attaque : ouverture d’un fichier Office qui spawn un shell, lancement d’un binaire inconnu depuis la pièce jointe d’un mail, ou exploitation d’un processus avec élévation de privilèges. Il bloque ces processus et remonte l’alerte. Ainsi, même si la compromission initiale n’a pu être empêchée, l’EDR évite qu’elle ne se transforme en cyberattaque généralisée. 

Exemple : un employé a cliqué un lien de campagne de phishing installant un cheval de Troie ; l’EDR a intercepté le programme malveillant dès son exécution et empêché la connexion de commande avec l’attaquant.

L’EDR est capable de reconnaître les techniques d’attaque courantes dans les chaînes d’infection (par exemple l’usage d’outils Living-off-the-Land comme PowerShell, WMI ou PSExec), ce qui lui permet de stopper de nombreuses cyberattaques dès les premières étapes (reconnaissance, installation d’un backdoor, mouvements latéraux, etc.), avant même qu’une véritable compromission ne se produise.

Qu’il s’agisse de ransomwares dévastateurs, d’APT sophistiqués, de sabotages internes ou de menaces furtives, l’EDR apporte une surveillance active et une capacité de réaction qui contrent efficacement les attaques au niveau du terminal. Il joue à la fois le rôle de détective (mettre en lumière l’attaque cachée) et de pompier (éteindre l’incendie naissant), assurant une protection étendue des endpoints face aux scénarios les plus redoutés.

Quelles différences entre un EDR, un antivirus, un EPP, un XDR et un MDR ?

Il existe plusieurs catégories d’outils de sécurité des endpoints, avec des périmètres et philosophies d’action différents. Voici comment l’EDR se compare aux solutions les plus courantes :

Antivirus traditionnel

Un antivirus classique (y compris les solutions antivirus nouvelle génération) vise principalement à empêcher les malwares connus d’infecter le système, via la détection par signatures et heuristiques. Il fonctionne en analysant fichiers et mémoire à la recherche de codes malveillants déjà répertoriés, avec un faible taux de faux positifs. En revanche, un antivirus n’offre ni surveillance continue ni véritable analyse comportementale. 

Il ne sait pas investiguer un comportement suspect et reste aveugle face à un code malveillant inédit ou ciblé. L’EDR, de son côté, va au-delà : il surveille en continu et peut détecter des menaces inconnues en se basant sur les anomalies, tout en permettant une réponse immédiate (ce qu’un simple antivirus ne fait pas).

EPP (Endpoint Protection Platform)

Un EPP est une suite de sécurité installée sur les terminaux, englobant généralement l’antivirus ainsi que d’autres fonctions de protection (pare-feu local, chiffrement du disque, contrôle des périphériques USB, filtrage web, etc.). Son objectif est la prévention des attaques par un ensemble de mesures de durcissement du poste. Cependant, un EPP reste essentiellement axé sur la protection proactive et le blocage de menaces connues. Il n’est pas capable de détecter certaines attaques avancées des hackers, notamment les menaces inconnues ou les codes malveillants s’exécutant en mémoire. 

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Bon à Savoir : L’EDR vient compléter l’EPP : là où l’EPP stoppe les malwares courants, l’EDR détecte et traite ceux qui passent outre, offrant une visibilité en temps réel et des capacités d’investigation absentes d’un EPP traditionnel. À noter que nombre de solutions commerciales intègrent aujourd’hui EPP + EDR de façon transparente, mariant prévention et détection/réponse sur le terminal.

XDR (Extended Detection & Response)

Le XDR étend le concept d’EDR à l’ensemble du système d’information. Il s’agit d’une plateforme unifiée qui agrège les données de multiples sources de sécurité (endpoints via EDR, mais aussi réseau, serveurs, services cloud, emails, etc.) pour détecter les menaces de manière plus globale. Un XDR intègre plusieurs outils (EPP/EDR, SIEM, détection réseau NDR, etc.) au sein d’une même console, offrant une visibilité panoramique sur l’infrastructure. 

Cela permet de repérer des attaques complexes qui impliquent plusieurs vecteurs à la fois (par exemple une attaque qui combine phishing par email, mouvement sur le réseau interne et exécution sur un endpoint). Le XDR = EDR + sources additionnelles, avec une corrélation centralisée des événements. L’EDR en est un composant clé (la brique endpoint du XDR), mais le XDR va plus loin en couvrant aussi les couches réseau, cloud, etc., pour une détection multi-domaines.

MDR (Managed Detection & Response)

Le MDR n’est pas un outil technologique à proprement parler, mais un service géré fourni par un prestataire de sécurité. Concrètement, une équipe externe (souvent rattachée à un SOC fourni par un MSSP) prend en charge la surveillance 24/7 des menaces et la réponse aux incidents pour le compte de l’entreprise cliente. Les fournisseurs de MDR s’appuient sur leurs propres plateformes technologiques (typiquement, ils déploient un EDR chez le client, couplé à leur SIEM/XDR) et sur leurs analystes experts pour détecter et neutraliser les attaquesproofpoint.com. 

Cette approche convient aux organisations qui ne disposent pas des ressources internes suffisantes pour opérer un SOC ou gérer un EDR de manière optimale. Le MDR utilise donc souvent l’EDR comme outil mais apporte la brique humaine et le savoir-faire en plus. 

En quoi l’EDR se distingue-t-il de l’antivirus et de l’EPP ?

Bien qu’ils cohabitent souvent, l’EDR se différencie fortement d’un antivirus traditionnel ou d’une solution EPP (Endpoint Protection Platform) sur plusieurs aspects :

Prévention vs Détection/Réponse

L’antivirus (ou EPP) est avant tout un outil de protection préventive. Il agit comme un garde-barrière, bloquant principalement les malwares connus grâce à des signatures ou à de l’analyse heuristique basique. Cependant, aucune solution purement préventive ne peut bloquer 100 % des menaces, en particulier les plus furtive. L’EDR part du principe qu’une infection peut quand même survenir : il complète l’antivirus en assurant une détection des intrusions en temps réel et une réponse curative sur l’endpoint. 

Portée des analyses

Une solution antivirus/EPP se concentre essentiellement sur les fichiers et programmes malveillants connus (via des bases de signatures, du machine learning sur fichiers, etc.) et sur quelques comportements suspects isolés. À l’inverse, l’EDR surveille l’ensemble du comportement du système. 

Il enregistre une multitude d’événements endpoint (processus, mémoire, registres, connexions réseau, actions utilisateur…) et corrèle ces données pour repérer des chaînes d’attaque. Par exemple, un antivirus détectera un virus dans un fichier téléchargé, là où l’EDR pourra détecter le processus légitime qui a soudain exécuté ce fichier, ouvert une porte dérobée et commencé à escalader les privilèges. 

Bon à savoir : L’EDR fournit donc une visibilité en profondeur sur ce qui se passe après l’exécution d’un code malveillant, alors qu’un antivirus se contente souvent de supprimer le fichier infecté sans contexte. Cette approche holistique de l’EDR permet de détecter des techniques d’attaque multi-étapes (par ex. exploitation puis mouvement latéral) que l’antivirus ne voit pas.

Réponse et remédiation

Lorsqu’un antivirus identifie un malware, son action se limite généralement à mettre en quarantaine ou supprimer le fichier malicieux, éventuellement à bloquer le processus en cours. C’est utile, mais insuffisant si l’attaque est déjà en cours (ex. un ransomware qui a commencé à chiffrer des données) ou si l’attaquant a déjà établi une persistance. 

L’EDR offre au contraire tout un arsenal de réponses pour contenir et éradiquer la menace. Par exemple, isoler le terminal du réseau pour éviter toute exfiltration, tuer plusieurs processus liés à l’attaque sur l’endpoint, supprimer des clés persistantes dans le registre, restaurer des fichiers système altérés, etc. 

Astuce : L’EDR facilite l’investigation post-incident : là où un antivirus n’offre aucun détail, l’EDR fournit des journaux et une chronologie complète de l’attaque pour comprendre ce qui s’est passé et prendre des mesures correctives durables. 

L’EDR et antivirus/EPP sont complémentaires au sein d’une stratégie de défense en profondeur. L’antivirus fourni une première couche de filtrage indispensable contre les menaces connues et les malware « commodités ». L’EDR vient renforcer la sécurité des endpoints en ajoutant une couche intelligente de détection des attaques sophistiquées et de réponse aux incidents. 

C’est aussi ce que peut faire U-Cyber 360°, qui se positionne comme un bouclier global contre les menaces ciblant l’entreprise. Là où l’EDR agit sur les endpoints et réagit aux incidents, U-Cyber 360° adopte une approche multicouche couvrant à la fois la messagerie, la navigation web et la formation des utilisateurs.

Intégré à un EDR, U-Cyber 360° réduit considérablement la surface d’attaque. Les menaces sont stoppées en amont, et celles qui franchissent cette barrière rencontrent la détection en profondeur de l’EDR sur le poste. Cette combinaison assure une défense en profondeur efficace contre les cybermenaces avancées et les attaques multi vectorielles.

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